Danse et santé mentale

Projet « des habitants »

La question du corps et de ses perceptions a longtemps été ignorée en psychiatrie et en particulier pour les patients vulnérables souffrant de troubles psychotiques. La danse, au-delà de sa dimension sportive, est une occasion de vivre de façon positive et valorisante la mobilité du corps, de reprendre confiance et même de porter cet engagement artistique devant un public.

Le projet « Des habitants » propose à un groupe constitué de personnes souffrant de handicap psychique, de leurs aidants (famille, proches, amis) et de soignants spécialisés en santé mentale de l’hôpital du Vinatier à Bron (69) de vivre une nouvelle expérience positive de leur corps à travers la création d’une pièce de danse contemporaine. Ce projet est articulé autour de 2 axes :

La participation de ce groupe à un « Parcours du Spectateur » (ensemble de spectacles, vidéo conférences et rencontres avec des artistes) élaboré par la Maison de la Danse au cours de la saison culturelle 2018-2019.

La participation à des ateliers de recherche puis de création avec Sébastien Ly de la Compagnie Kerman en vue d’une représentation au studio de la Maison de la Danse devant une centaine de spectateurs.

Ce projet expérimental autour de la danse soutenu par la Fondation APICIL et la Maison de la danse a pour objectif de faire le lien entre la douleur physique et psychique ; il a pour ambition de lutter contre la souffrance et la stigmatisation des patients pris en charge en psychiatrie adulte. Il vise une ré appropriation positive du corps physique et une meilleure inscription de chacun à la fois dans son parcours de soins et dans la cité.

Pourquoi tu pleures ?

Recherche sur la perception des pleurs du nourrisson

C’est une situation à laquelle tout parent a déjà été confronté : devoir comprendre les pleurs d’un nourrisson « J’ai faim », « J’ai envie de dormir », « J’ai mal »… C’est aussi le problème quotidien des soignants. Quelle capacité nous permet de comprendre les pleurs de l’enfant et de répondre de façon adaptée ? Comment est codée l’information contenue dans les pleurs ? Grâce à ces signaux vocaux innés, le nourrisson nous informe de son état sensoriel et émotionnel. Lorsqu’il ressent de la douleur, les pleurs sont d’autant plus essentiels. Malgré ce rôle majeur, l’information portée dans les pleurs et son traitement au niveau du cerveau ne sont pas connus. Cette étude vise donc à évaluer chez l’adulte, à l’aide de l’IRM, les réponses neuronales induites par l’écoute de pleurs enregistrés dans deux situations de stress : douloureuse lors de la vaccination et non-douloureuse lors du bain.

Identifier les structures cérébrales impliquées dans ce phénomène permet d’aborder la complexité de la communication entre adultes et nourrissons, et d’améliorer la pratique clinique pour mieux adapter la gestion de la douleur.

La Fondation APICIL a soutenu le projet de recherche sur la perception des pleurs de douleur du nourrisson mené au CHU de Saint-Etienne par l’équipe du Professeur Roland Peyron conjointement avec l’équipe CNRS Neuro-Ethologie Sensorielle de Nicolas Mathevon. Pour rendre accessible l’information scientifique et valoriser les travaux menés par les équipes Françaises, la Fondation APICIL réalise des films et donne la parole aux chercheurs.

Pour découvrir le projet en image :

Adolescents et cancer

une équipe innovante à l’Institut Curie

Plus un enfant, pas encore un adulte : l’adolescence est un passage obligé où rien ne semble adapté ! Dans la prise en charge du cancer, le constat est le même. L’Institut Curie a donc créé une équipe mobile dédiée aux adolescents soignés pour un cancer.

L’équipe accompagne les adolescents dans les différentes étapes du soin : du diagnostic à la rémission ou à la fin de vie en cas d’échec thérapeutique. L’objectif est d’adapter aux adolescents la prise en charge globale du cancer. Les préoccupations des adolescents sur l’apparence, la séduction, les relations sociales et la poursuite de leur projet professionnel sont souvent oubliées par les médecins ou la famille qui sont principalement concentrés sur la guérison.

Ces incompréhensions peuvent avoir des conséquences délétères, notamment une non-observance des traitements. L’équipe mobile dédiée aux adolescents soignés pour un cancer est composée de différents professionnels de santé, notamment d’une psychomotricienne dont le poste est financé par la Fondation APICIL pendant 2 ans.

En France, chaque année 700 adolescents de 15 à 19 ans sont touchés par un cancer”. (Source : Institut National du Cancer 2010).

Chanter contre la douleur

Dans la maladie d’Alzheimer, la prise en compte de la douleur est souvent reléguée au second plan, derrière les troubles du comportement et de mémoire. L’annonce du diagnostic et les premiers signes de la maladie favorisent l’anxiété et la dépression qui peuvent, à leur tour, augmenter la sensation de douleur.

Pour prendre en charge la douleur et limiter la consommation des médicaments, il est possible de recourir à des techniques non médicamenteuses. Parmi elles, l’utilisation de la musique à des fins thérapeutiques est courante. Des chercheurs du service de Neurologie du CHU de Saint-Etienne ont mis en place une étude clinique multicentrique randomisée, au sein des Centres Mémoires de Ressources et de Recherche (CM2R) de Saint-Etienne et de Lyon, soutenue par la Fondation APICIL.

L’objectif est d’évaluer les bénéfices du chant sur la douleur, l’estime de soi, la qualité de vie, l’anxiété, la dépression et la cognition. Ces ateliers permettent notamment de diminuer le niveau de douleur et d’améliorer les manifestations d’anxiété ou de dépression. Ce travail a également permis de dégager des profils de personnalités plus ou moins réceptives à ce type de prise en soin.

Ce projet devrait aider à mieux connaître les bénéfices de la musique et de l’art-thérapie sur les douleurs présentées par les personnes atteintes de maladie d’Alzheimer et ainsi valoriser les initiatives de chorale de patients déjà initiées dans certaines structures médicales ou médico-sociales.

Voir le reportage consacré par France 3 Rhône Alpes :

Coordonnateur du projet : Dr Isabelle ROUCH: Praticien hospitalier. CM2R, service de Neurologie, CHU de Saint-Etienne