Grâce à la Fondation APICIL, le Centre de la douleur du CHU de Toulouse expérimente des groupes de méditation de pleine conscience pour les adolescents douloureux.
Cette technique aide à être présent à soi‑meme et nécessite d’être attentif à ses émotions et à ses pensées. Elle apporte des outils pour lutter contre la douleur, physique et psychique.
Lorsque les adolescents arrivent au Centre de la douleur, ils sont en impasse thérapeutique. La douleur est devenue chronique et les traitements proposés n’ont pas fonctionné.
Les adolescents qui participent au groupe de méditation se voient proposer différents outils. Les souffrances et les blessures psychiques sont évoquées, reconnues, identifiées et traitées grâce à la méditation.
Au Canada, cette technique a fait ses preuves chez les adultes douloureux chroniques. L’équipe de Toulouse, souhaitait adapter cette pratique au contexte socio-culturel français. C’est maintenant chose faite grâce au soutien financier de la Fondation APICIL. Le Docteur Agnès SUC a mis en place les groupes de méditation pleine conscience et l’évaluation de ce programme. Les résultats sont excellents.
Interview du Docteur Agnès Suc. Responsable du Centre de la douleur des enfants, de l’Hôpital Purpan de Toulouse.
Quels sont les mécanismes de la méditation pleine conscience ?
Nous abordons la question de la part émotionnelle de la douleur. Les adolescents ont bien compris ce qu’il y a autour de la douleur : leurs émotions, leurs sensations, qui amplifient la douleur. La médiation ne va pas directement guérir la douleur, mais on va travailler sur tout ce qui participe à sa chronicisation : le stress, l’anxiété, les mécanismes d’anticipation, de rumination, pour changer la façon de vivre avec la douleur.
La méditation permet-elle de mieux gérer toutes les douleurs, qu’elles soient physiques ou morales ?
Ce qui me semble intéressant avec la méditation, c’est qu’on apprenne à mieux se connaître et à repérer ce qui est de la part de la douleur, de la maladie, et ce qui est de la part des émotions, des sensations. C’est particulièrement intéressant pour des adolescents, car cela pourra les accompagner toute leur vie.
Quelles sont les suites que vous envisagez pour le développement du programme et son évaluation ?
On va continuer de l’adapter aux ados, étudier ce que cela modifie sur la douleur grâce aux évaluations. Nous allons travailler avec la neuro-imagerie afin d’objectiver les modifications de l’activité cérébrale qui sont impliquées dans la méditation. L’objectif est de développer le programme dans d’autres contextes, en hémato-oncologie pour les adolescents dans l’après cancer ou encore dans le milieu scolaire afin de vérifier si la méditation peut agir sur autre chose que la douleur, comme par exemple : la concentration.