En 2023, la Fondation APICIL a envoyé 19 526 outils d’évaluation de la douleur pour les adultes et les enfants, à destination du personnel de santé et des étudiants en santé.
La Fondation APICIL réalise, imprime et diffuse gratuitement les outils. Ils sont diffusés sur demande dans les lieux de soins et de formations, depuis 2008.
NOUVEAU : en plus des outils adulte et enfant, la Fondation APICIL diffuse les outils d’évaluation de la douleur pour les personnes âgées : Algo+ et Dolo+
Première porte vers l’expression de la douleur et de sa prise en charge de la douleur, l’évaluation doit être systématisée dans les lieux de soins. Il existe des outils validés pour mettre en œuvre des actions adaptées. Les soignants rencontrent des difficultés pour se procurer ces outils qui ne sont généralement pas prévus aux budgets des hôpitaux.
La Fondation APICIL propose un Appel à projets 2023-2024, destiné aux soignants et intervenants professionnels au contact des personnes âgées, en Ehpad, à domicile ou dans les services gériatriques des hôpitaux.
POUR DÉCOUVRIR LES 13 LAURÉATS DE L’APPEL A PROJETS : CLIQUEZ ICI
La socio-esthétique a un réel impact sur la douleur et la qualité de vie.
C’est ce que montre le projet de recherche initié au Centre Hospitalier de Valence (26) avec l’aide la Fondation APICIL. Dans le service du docteur Guillaume Buiret, des soins de socio-esthétique sont proposés aux patients dans le cadre de la prise en charge des cancers. L’étude qu’il a menée a permis de démontrer que la socio-esthétique a un effet antalgique direct. Les patients ont déclaré une diminution de la douleur de près de 50 % entre le début et la fin de la séance.
Les soins de socio-esthétique concernent autant les femmes que les hommes (57,5 % dans cette étude).
Contrairement à ce que l’on pourrait imaginer, la socio-esthétique ne comporte pas forcément de maquillage. La majorité des soins choisis par les patients sont à base de contacts physiques (soins des mains, du visage, massages). En plus de l’effet démontré sur la diminution de la douleur, la séance est aussi perçue comme une distraction durant le traitement : un moment de détente pour 94,9 % des patients et un temps passé plus agréable pour 82,1 %.
Pour aller plus loin, écoutez le Docteur Guillaume Buiret parler de son projet :
Quel accompagnement pour les personnes âgées fragiles ?
La souffrance psychique entraînée par l’épidémie de Covid-19 touche tous les français et particulièrement les populations fragiles et isolées. Ce constat a amené la Haute Autorité de Santé (HAS) à recommander un suivi des patients psychiatriques avec une attention particulière pour les personnes âgées. Elle préconise notamment de maintenir et renforcer l’offre de soins ambulatoires grâce aux prises en charge à distance par téléphone ou vidéo.
Cette expérience inédite pour les patients comme pour les professionnels de santé a amené le CHU de Saint-Etienne et l’hôpital du Vinatier de Lyon, soutenus par la Fondation APICIL, à imaginer le projet Steracovid.
Ce projet de recherche vise à analyser les comportements adaptatifs mis en place par les patients, et qui ont permis de limiter l’apparition d’un stress post-traumatique après le premier confinement. Certains facteurs comme les conditions de confinement, le type de personnalité, le style d’attachement et les événements de vie influencent les stratégies employées par les patients pour diminuer leur anxiété pendant et après cet épisode traumatique.
L’objectif final est de mieux comprendre les mécanismes psychiques de chacun et d’identifier les patients à risque de présenter une importante douleur morale (syndrome de stress post-traumatique, aggravation de l’état psychologique) durant une éventuelle troisième vague de la maladie Covid-19 ou l’émergence d’une nouvelle épidémie. Les équipes médicales pourront ainsi renforcer et adapter les dispositifs de prise en charge via la téléconsultation ou les visites à domicile.
Covid-19 et douleur
Les conséquences douloureuses de la Covid-19 ne sont pas encore toutes connues. On sait qu’au-delà des séquelles pulmonaires et neurologiques prévisibles, sont attendues des séquelles douloureuses liées à la Covid-19 ou à sa prise en charge. Les douleurs chroniques les plus observées sont des myalgies (douleurs des muscles), des céphalées et les arthralgies (douleurs articulaires).
Depuis novembre 2020, la Fondation APICIL, propose un appel à projets à destination des professionnels de santé et des chercheurs, sur les conséquences douloureuses, somatiques et psychiques de la Covid-19 persistant au moins un mois après l’infection par la Covid-19.En savoir plus.
Photo : professeur Valéria Martinez, Présidente de la SFETD.
La Société Française d’Etude et Traitement de la Douleur (SFETD) est une association loi 1901. Elle a pour vocation de réunir tous les professionnels de santé afin de favoriser les soins, l’enseignement, la recherche en matière de douleur. Son ambition est de privilégier la pluriprofessionnalité, la pluridisciplinarité et de créer une interface entre les chercheurs fondamentalistes et les cliniciens.
La Fondation APICIL, quant à elle, est une fondation Reconnue d’Utilité Publique qui soutient les porteurs de projets qui œuvrent pour améliorer la prise en charge de la douleur au bénéfice des patients, des soignants et des proches aidants. Elle est engagée, partout en France, dans le cadre du mécénat, pour l’intérêt général. Ensemble, ces deux structures agissent pour le développement de la prise en charge de la douleur sous toutes ses formes.
Le point de vue de Valeria Martinez nouvelle présidente de la SFETD
Elue en novembre 2020, le Professeur Valeria Martinez, nouvelle présidente de la SFETD a répondu à nos questions. La 1ère femme présidente de la SFETD présente ses priorités et les orientations qu’elle entend donner à la société savante.
Ses priorités
Dans la continuité de ce qui a été entrepris par le Pr Frédéric Aubrun et son équipe, le Pr Valeria Martinez ambitionne d’améliorer le parcours du patient douloureux chronique. Elle souhaite renforcer les liens entre l’hôpital et la ville autant qu’entre la ville et l’hôpital.
Ses orientations
Dans son programme, le Pr Valeria Martinez est particulièrement attentive à la prévention de la douleur chronique, elle souhaite réduire l’errance de diagnostic et rappelle que les plus pauvres sont aussi les plus vulnérables.
Ses recommandations
Pendant cette crise sanitaire, beaucoup de patients ont eu peur de se rendre chez leur médecin et/ou ont interrompu leur suivi spécialisé. Cette situation est particulièrement dangereuse en douleur, avec un risque d’aggravation des symptômes douloureux et de mésusage des antalgiques.
En savoir plus : La prise en charge de la douleur s’effectue dans les Structures Douleur Chronique. Pour trouver la structure douleur chronique la plus proche de chez vous, parmi les 243 existantes en France, rendez‑vous sur le site de la SFETD : www.sfetd.fr. L’accès à ces structures nécessite une prescription médicale qui peut émaner du médecin traitant ou d’un spécialiste. R
Les enfants paralysés cérébraux sont soumis à de nombreux traitements douloureux, notamment via des injections régulières de toxine botulique qui permettent de lutter contre la spasticité de leurs muscles.
Ces injections provoquent des douleurs répétées toute la petite enfance et peuvent être à l’origine d’un stress traumatisant, ce malgré les techniques médicamenteuses et non médicamenteuses mises en œuvre. Le projet Mini-Docs de la Croix-Rouge française est basé sur l’utilisation d’un dispositif digital de réalité augmentée, utilisé par les enfants pendant les soins. En distrayant l’enfant, l’utilisation de ce module permettrait de diminuer la douleur durant les injections de toxine botulique. Ce projet innovant fait l’objet d’une recherche par le pôle information médicale des Hospices Civils de Lyon. L’objectif de cette recherche médicale est d’évaluer les effets sur la douleur, de la réalité augmentée, au cours d’une séance d’injections de toxine botulique chez des enfants paralysés cérébraux âgés de 3 à 8 ans. Ces traitements sont réalisés au Centre Médico-Chirurgical de Réadaptation des Massues Croix-Rouge française.
Découvrez le projet financé par le Fondation APICIL, grâce au reportage réalisé pour France Info par Isabelle Pham :
Le projet ITARA, piloté par le Centre Léon Bérard, propose de faciliter l’accès aux soins de pointe, tels que l’analgésie intrathécale sur des territoires à proximité du lieu de vie des patients, atteints de douleurs cancéreuses rebelles. ITARA (Intrathécale Auvergne-Rhône-Alpes) par le compagnonnage et la sécurisation de tous les acteurs (médecins, infirmiers, pharmaciens, acteurs du domicile), construit progressivement un maillage de professionnels formés et accompagnés selon leurs besoins propres, au service des patients de la région Auvergne-Rhône-Alpes.
Soutenu par la Fondation APICIL et les Ligues Départementales contre le Cancer de la Loire et de l’Ardèche, le projet ITARA met en place une collaboration entre établissements hospitaliers afin de faire bénéficier de cette technique les patients de toute la région Auvergne-Rhône-Alpes, même s’ils se situent à distance des centres de référence. En décembre 2020, plus de 20 établissements répartis dans 10 départements ont déjà utilisé un ou plusieurs des services proposés.
La prise en charge de la douleur en cancérologie a beaucoup progressé au cours des dernières décennies. Elle est aujourd’hui pluridimensionnelle et pluri professionnelle. Elle s’appuie d’une part sur des médicaments, en particulier morphiniques, d’autre part sur des approches non médicamenteuses, comme l’hypnose par exemple, et enfin sur des techniques locorégionales comme la chirurgie, la radiothérapie ou la radiologie interventionnelle. Avec ces différentes approches, il est possible de soulager efficacement plus de 80% des patients. Mais chez une petite part des patients, la douleur est dite rebelle et nécessite l’accès à des techniques de recours comme l’analgésie intrathécale.
L’analgésie intrathécale est un traitement de recours pour lutter contre les douleurs rebelles liées au cancer. L’objectif est que les patients retrouvent une qualité de vie bien meilleure grâce à un soulagement et une réduction des effets secondaires. Cela permet une reprise d’activité, un meilleur sommeil, un réinvestissement dans la vie familiale…
Voici un adage qui fait son chemin à l’hôpital pour réduire la douleur. On sait que la musique est efficace pour réduire la douleur des enfants. Mais les études réalisées portent dans une majorité de cas sur l’impact de la musique enregistrée et plus rarement sur la musique jouée par un musicien.
Le projet MUSIQ MusicStudyImpactQualitative « Etude qualitative de l’effet de la musique interactive sur l’approche centrée sur l’enfant (Child Centered Care theory) lors des réfections de pansement. »
Le projet MUSIQ a pour but de recueillir des données concernant la médiation des interactions par la musique vivante entre l’enfant, le soignant et ses parents. L’hypothèse est que la présence d’un musicien directement lors du soin transforme positivement l’atmosphère qui règne lors de celui-ci, renforçant ainsi une philosophie du soin centrée sur l’enfant, transformant du même fait la perception de la douleur.
À l’heure où la technicité devient de plus en plus prégnante en médecine, il semble important de recueillir des données qui pourront appuyer la plus-value d’une intervention humaine.
Bénédicte Lombart, coordinatrice du projet.
A l’heure où la technicité devient de plus en plus prégnante en médecine, il semble important de recueillir des données qui pourront appuyer la plus-value d’une intervention humaine pour produire de la musique et réduire la douleur des enfants lors des soins douloureux.
Coordinatrice du projet : Bénédicte LOMBART, Coordinatrice paramédicale de la recherche en soins, Hôpital Armand Trousseau, APHP.
Grâce à la Fondation APICIL, le Centre de la douleur du CHU de Toulouse expérimente des groupes de méditation de pleine conscience pour les adolescents douloureux.
Cette technique aide à être présent à soi‑meme et nécessite d’être attentif à ses émotions et à ses pensées. Elle apporte des outils pour lutter contre la douleur, physique et psychique.
Lorsque les adolescents arrivent au Centre de la douleur, ils sont en impasse thérapeutique. La douleur est devenue chronique et les traitements proposés n’ont pas fonctionné.
Les adolescents qui participent au groupe de méditation se voient proposer différents outils. Les souffrances et les blessures psychiques sont évoquées, reconnues, identifiées et traitées grâce à la méditation.
Au Canada, cette technique a fait ses preuves chez les adultes douloureux chroniques. L’équipe de Toulouse, souhaitait adapter cette pratique au contexte socio-culturel français. C’est maintenant chose faite grâce au soutien financier de la Fondation APICIL. Le Docteur Agnès SUC a mis en place les groupes de méditation pleine conscience et l’évaluation de ce programme. Les résultats sont excellents.
Interview du Docteur Agnès Suc. Responsable du Centre de la douleur des enfants, de l’Hôpital Purpan de Toulouse.
Quels sont les mécanismes de la méditation pleine conscience ?
Nous abordons la question de la part émotionnelle de la douleur. Les adolescents ont bien compris ce qu’il y a autour de la douleur : leurs émotions, leurs sensations, qui amplifient la douleur. La médiation ne va pas directement guérir la douleur, mais on va travailler sur tout ce qui participe à sa chronicisation : le stress, l’anxiété, les mécanismes d’anticipation, de rumination, pour changer la façon de vivre avec la douleur.
La méditation permet-elle de mieux gérer toutes les douleurs, qu’elles soient physiques ou morales ?
Ce qui me semble intéressant avec la méditation, c’est qu’on apprenne à mieux se connaître et à repérer ce qui est de la part de la douleur, de la maladie, et ce qui est de la part des émotions, des sensations. C’est particulièrement intéressant pour des adolescents, car cela pourra les accompagner toute leur vie.
Quelles sont les suites que vous envisagez pour le développement du programme et son évaluation ?
On va continuer de l’adapter aux ados, étudier ce que cela modifie sur la douleur grâce aux évaluations. Nous allons travailler avec la neuro-imagerie afin d’objectiver les modifications de l’activité cérébrale qui sont impliquées dans la méditation. L’objectif est de développer le programme dans d’autres contextes, en hémato-oncologie pour les adolescents dans l’après cancer ou encore dans le milieu scolaire afin de vérifier si la méditation peut agir sur autre chose que la douleur, comme par exemple : la concentration.
Tous les 2 jours, 4 heures durant, Pauline Mounier se rend au centre de dialyse. Ses reins ne fonctionnent plus. C’est une machine qui doit débarrasser son sang des toxines et de l’eau qui s’accumulent en excès.
La dialyse entraine de nombreuses douleurs, complexes à prendre en charge : des douleurs neuropathiques, des douleurs liées aux ponctions, mais également des douleurs articulaires dues à la position statique qui doit être maintenue pendant 4 heures à chaque séance.
Les soignants de l’AURAL* à Lyon, sont désormais formés à la réflexologie plantaire, un moment particulièrement apprécié par Pauline Mounier qui souffre quotidiennement de douleurs neuropathiques dans les pieds et les jambes. La réflexologie plantaire améliore la relation de soin et permet une détente importante, une amélioration du sommeil et une baisse du niveau de la douleur qui a pu être évaluée grâce aux échelles de la douleur.
Avec l’aide de la Fondation APICIL, les premiers soignants ont été formés en 2016 et l’AURAL s’est engagée à poursuivre ces formations tous les ans et à proposer également d’autres approches complémentaires, comme l’hypnose ou l’activité physique afin de compléter et d’optimiser la prise en charge de la douleur. A l’origine de cette nouvelle prise en charge : Véronique BRUN, infirmière.
* AURAL : Association pour l’Utilisation du Rein Artificiel dans la région Lyonnaise.